Les grandes personnes rendent la vie d’Alice bien compliquée. Née « par accident », elle n’a jamais vu son père mais s’entend bien avec sa grand-mère paternelle. Par contre elle ne connaît pas sa grand-mère maternelle, sa mère ayant un passé difficile avec sa famille. Bref, le jour où la maîtresse demande à ses élèves de raconter leur vie, Alice ne manque pas de choses à dire et trouve même du plaisir à écrire, mais elle n’a pas envie de confier ce qui est privé. Elle tient donc deux journaux parallèles : un cahier d’école où l’imagination va bon train, et un cahier personnel beaucoup plus intime.
Du haut de ses neuf ans et demi, l’héroïne tente de comprendre un univers d’adultes qui lui échappe. Elle met beaucoup d’énergie à survivre dans un environnement complexe, et prend des initiatives pour ne pas céder à l’angoisse face à une maman qu’elle adore, qui veut assumer sa situation de mère célibataire mais s’effondre parce qu’elle n’accepte aucune aide. Son journal et les circonstances l’amènent à grandir, à trouver du charme à une autonomie que sa mère lui refuse. Le problème des familles monoparentales est bien posé. Le récit est tonique, les adultes s’avèrent plus généreux qu’ils n’en ont l’air au départ. Et vive les grands-mères ! 11 ans.