Premier roman tardif de Ron McLarty, acteur, passionné de lecture, ami de Stephen King, J’ai rêvé de courir longtemps campe un anti-héros. Smithy Ide, quadragénaire obèse, alcoolique et dépressif, sort de son isolement quand sa famille disparaît. Encouragé par Norma, amie d’enfance devenue invalide qu’il a délaissée, il part rechercher le corps de sa soeur. Traverser les États-Unis à vélo, de la Nouvelle-Angleterre à la Californie, est une équipée insolite, et l’occasion de se remémorer un passé douloureux, marqué par la folie d’une soeur chérie en fuite depuis longtemps. Smithy perd bien des kilos, découvre qu’il peut surmonter les difficultés et communiquer et comprend que l’amour de sa vie est tout près de lui.
Le personnage, naïf et sensible, attire immédiatement la sympathie du lecteur. Mais le récit est long et descriptif : des chapitres très brefs, alternant chronologiquement courtes péripéties du voyage et souvenirs hachés au rythme du périple, provoquent une certaine impatience. Mais peut-être la lenteur est-elle nécessaire pour entrer dans cette quête difficile du sens de la vie dans laquelle on pourrait se reconnaître.