Dans les années quarante, Robert et Jeanne Kalfon-Montagné ont déjà trois enfants. Jeanne est une Juive d’Algérie et son mari lui interdit de porter l’étoile jaune. Réfugiée en province, elle tremble à l’idée de sortir et lorsque la Gestapo vient l’interroger sur une Jeanne Pobel-Montagné, même âge, même adresse, elle est épouvantée… En 1951, Gilbert naît. Plus tard, dans l’appartement familial à Paris, des papiers d’identité sont découverts au nom de Jeanne Pobel-Montagné. Prenant contact avec celle-ci, les enfants Montagné découvrent la vérité à son sujet.
Gilbert Montagné raconte ce secret de famille bien gardé dans un livre de souvenirs touchants. Artiste non-voyant connu par ses chansons et son piano, il respire la joie de vivre. Il parle surtout ici de ces deux « Jeanne », la Juive au dévouement sans faille et la combattante de l’ombre dont il est fier et qui ont fait de lui ce qu’il est. Il évoque peu son parcours personnel et offre une belle leçon d’amour, de douceur et de gaieté, au milieu dit-il, d’une « lumière intense ».