Charlotte Corday vit ses dernières heures : son dernier portrait, sa dernière coupe de cheveux au cachot, puis le soleil sur la charrette où, debout, elle subit les insultes des Parisiens, et enfin sous l’oeil de Robespierre, Danton et Camille Desmoulins, la guillotine… On l’allonge, elle voit le panier, et ça y est, elle est morte, sa tête est présentée à la foule en ce 29 messidor de l’an II. Elle se retrouve alors, flottant dans un ciel bleu, sans un nuage, seule ?… Oh non ! Marat est là et veut savoir pourquoi, mais pourquoi elle l’a assassiné… Ce quatrième album de la collection « J’ai tué » de Glénat s’intéresse cette fois à Marie de Corday que la postérité appellera Charlotte, celle qui a tué Jean-Paul Marat dans sa baignoire. La discussion post mortem, dans des limbes mystérieux, imaginée par Bollée permet de mieux cerner et comprendre tant la victime que la jeune et frêle Normande. Au-delà du récit juste et précis de l’approche et de l’acte lui-même, les retours sur les épisodes de leur vie éclairent les personnalités, influences et motivations. Le dessin d’Olivier Martin rend avec bonheur cette fin du 18ème siècle, jusque sous la redoutable lame. Une belle réussite ! (C.D. et A.R.)
J’ai tué Marat
BOLLÉE Laurent-Frédéric, MARTIN Olivier