J’ai vécu pour un rêve : les derniers jours d’Olympe de Gouges

CUTRUFELLI Maria Rosa

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Le tragique destin d’Olympe de Gouges, la modernité de son oeuvre qui en fait une grande figure du féminisme, son tempérament exalté et sa force de caractère enfin, tout cela pouvait tenter la ferveur d’une biographe. Maria Rosa Cutrufelli a choisi de retracer les derniers mois de sa vie, en 1793, à travers des voix féminines alternées. Celles d’Olympe elle-même, de sa belle-fille mariée à un général de l’armée révolutionnaire, de sa servante fidèle, des voisines dans un Paris agité et affamé, et bientôt des compagnes de détention, avant l’échafaud. Très documenté, coloré, vibrant d’empathie, ce récit polyphonique rend bien le patriotisme naïf du peuple tandis que s’affrontent les factions politiques, suit Olympe dans sa maison de santé coûteuse qui permet aux suspects d’échapper quelque temps aux fureurs des Jacobins, raconte l’épreuve dans les prisons de La Force et de la Conciergerie. Le souci de recréer les nuances d’une époque et d’animer des personnages attachants ou contrastés conduit à une abondance de détails, un peu pesante au début. Mais très vite l’intérêt historique et humain l’emporte, culminant en un terrible apogée.