Née en 1931 en Transylvanie, Éva, est élevée à Oradea chez ses grands-parents maternels par une gouvernante autrichienne. Elle est obsédée par le divorce de ses parents et par l’absence de sa mère, partie vivre à Budapest. Son amie Marta est raflée par les nazis en 1941. Malgré les rumeurs d’exactions et de déportation, Éva refuse de céder à la panique provoquée par l’invasion de la Hongrie en mars 1944. Début mai, les Juifs sont enfermés dans le ghetto d’Oradea d’où ils partiront pour Auschwitz. Éva y mourra le 17 octobre. Ce journal, écrit du 13 février au 30 mai 1944, a été sauvé par Mariska, la cuisinière du grand-père d’Éva. Il a été publié en 1948 par sa mère et, si certains commentateurs évoquent une possible réécriture du texte, on reste cependant en empathie avec la narratrice de ce témoignage bouleversant sur un drame dont l’horreur ne sera jamais trop souvent évoquée. La voix d’Éva s’est tue un jour de printemps, mais elle résonne encore dans toute sa fraîcheur juvénile, à la fois enjouée et sérieuse, lucide et confiante. La préface très détaillée de l’universitaire Carol Iancu pose le cadre historique de la période : c’est une aide précieuse.
J’ai vécu si peu : journal du ghetto d’Oradea
HEYMAN Éva