Arrêtée par la police française en juin 1942 pour avoir porté sur la poitrine, côté gauche, « un insigne fantaisiste qui (…) tournait en dérision l’insigne réglementaire juif », Françoise Siefridt est internée au camp des Tourelles, puis à Drancy pendant trois mois. Élève de Fénelon en hypokhâgne, elle suivait une consigne de ses camarades en arborant une étoile jaune « détournée ». Jeune catholique dont la famille est proche de Marc Sangnier, elle tient un journal presque quotidien. Naïveté ou candeur, la jeune fille ne semble prendre la mesure des événements qu’à partir de son arrivée à Drancy. Lorsqu’elle est libérée, des milliers d’enfants attendent dans le camp d’être déportés en Allemagne
Son témoignage est accompagné d’une longue préface de Jacques Duquesne qui analyse les ambiguïtés de l’église dans le contexte des grandes rafles de juillet 1942 et d’une analyse par Cédric Gruat, historien spécialiste de la France des années 1930-1940, de la résistance civile à Hitler. Ceux-ci font la valeur du livre.