Sur un banc de la gare de l’Est, une femme parle à une silhouette immobile blottie dans un sac de couchage. C’est la nuit : les trains sont arrêtés. Celle qui parle est actrice : elle raconte, en détail, sa journée, son réveil tard dans la matinée après le départ de ses fils au lycée, son errance dans Paris en attente de la pièce de Pirandello qu’elle joue en soirée. Et puis le drame quand elle aperçoit dans le public du théâtre l’amant dont elle est séparée depuis six mois. Dans ce bref roman on retrouve le talent d’écriture de Véronique Olmi (La nuit en vérité, NB octobre 2013), ses phrases courtes et incisives pour décrire le mal-être de son héroïne, femme fragile, blessée à jamais par sa rupture avec l’homme dont l’amour l’avait « foudroyée ». Elle profite de ce monologue pour livrer ses réflexions sur la vie des comédiens, pratiquement « habités » par leur personnage. Le style original de Véronique Olmi procure toujours un plaisir de lecture dans la deuxième partie qui vibre au rythme des pulsions amoureuses de la narratrice. En revanche, les interrogations existentielles initiales touchent peu. (E.L. et A.Le.)
J’aimais mieux quand c’était toi
OLMI Véronique