Entendre hurler son nom par un professeur dès les premières heures de la matinée n’a rien de génial. Heurter involontairement l’immense Fatou, une fille de la classe bâtie comme une armoire à glace, quand on est soi-même vaguement plus petit que la moyenne et peu enclin à la sociabilité, cela l’est encore moins. La semaine commence donc très mal pour Lucien Lemeur. Quelques échanges verbaux peu amènes avec Fatou, et voilà qu’elle lui lance un défi : gagnera celui qui présentera la plus longue liste de « J’aime pas » à l’autre. Encore faut-il que chacun joue le jeu… Le style enlevé et piquant embarque le lecteur dès les premières lignes dans la vision douce-amère que Lucien, 13 ans, porte sur son environnement familial et scolaire. Quelques complexes, un sens critique ultradéveloppé, et un humour ravageur ne parviennent pourtant pas à cacher que l’adolescent qui déteste tout et tout le monde ne demande qu’à aimer n’importe quoi (sauf les endives) ou n’importe qui : et pourquoi pas Fatou ? Drôle et bien vu : les affres adolescentes d’un timide à la sauce autodérision.
J’aime pas le lundi
LAMBERT Jérôme