Fille de clergyman campagnard, septième de huit enfants, aimant la nature, affamée de lectures, Jane écrit dès ses douze ans, encouragée par son père. Esprit vif, proche de ses frères, inséparable de sa soeur, elle mène une existence apparemment banale. Célibataire endurcie, « ses livres sont ses enfants ». Publiée anonymement fort tard, elle meurt jeune et pourtant devient très vite une icône de la littérature anglaise. Fervente lectrice de Jane Austen, agrégée d’anglais, Catherine Rihoit (La chambre de feu, NB novembre 2002) s’est imprégnée de l’oeuvre de la romancière et a pénétré dans son intimité. Elle établit des correspondances entre sa vie et les personnages particulièrement marquants qu’elle a su peindre, transposant émois ou sagesse, contestation des injonctions sociales, aspirations vers une émancipation féminine. La créatrice de types universels possède une personnalité complexe, un naturel joyeux et aimant, une clairvoyance rare, mais l’innovation majeure repose sur la profondeur psychologique, ici efficacement soulignée. Les digressions éclairant l’arrière-plan historique ne doivent pas empêcher d’admirer l’exploit de Catherine Rihoit qui transmet d’une belle écriture la passion intérieure d’une femme d’exception.
Jane Austen : un coeur rebelle
RIHOIT Catherine