Angèle, trente-cinq ans, raconte son passé alors qu’elle attend d’être reçue par son gynécologue. Elle est au tout début de sa grossesse et elle imagine et rêve l’avenir de son enfant, qu’elle a déjà baptisé Éric, un garçon désiré, dans une famille où il n’y a toujours eu que des femmes. Elle évoque sa mère, Armelle, toujours malade, mal-aimée, tendre et affectueuse. Elle revoit ses deux grand-mères, dominatrices et souvent abusives, sa soeur Arielle, jolie fille douée pour le bonheur, dont elle a été longtemps jalouse. Elle parle de l’incompréhension, l’exclusion, la mesquinerie qui règnent dans la famille.
Ce texte relate toutes les frustrations et la mélancolie profonde d’une adolescente déchirée, profondément perturbée, devenue adulte et découvrant la vacuité de son présent et de son avenir. De très brefs moments de poésie enfantine tentent d’éclairer un texte très noir, éprouvant et sans distanciation, livré avec complaisance et masochisme. L’écriture est âpre, chaotique et fiévreuse. Un témoignage d’écorchée vive.