Florence reste le port d’attache choisi d’un narrateur jamais rassasié de monuments, musées, paysages italiens revisités, seul ou avec sa compagne. Ses références aux auteurs classiques ou non enrichissent son analyse des oeuvres qui le sidèrent et l’émeuvent : une introspection exigeante et nécessaire pour façonner une personnalité en construction permanente. S’appuyant sur les écrits de Georges Bataille qu’il admire, c’est en sociologue et en philosophe pessimiste qu’il aborde la situation économique du pays sous Berlusconi et s’inquiète du flux constant d’émigrés abordant à Lampedusa. De toute évidence, le romancier (Les Renards pâles, NB octobre 2013) est désireux de faire partager ses émerveillements et ses angoisses. Il use, parfois à l’excès, d’une langue charnelle et très imagée où il glisse, çà et là, des phrases complexes et obscures qui peuvent dérouter. Mais ce récit esthétique et érudit, qui privilégie le sens des mots et leur juste place dans le texte, reste une éloquente illustration de ce qu’est l’écriture littéraire.
Je cherche l’Italie
HAENEL Yannick