Marie a treize ans. Elle est gaie, vive, insouciante, parfait symbole de la rĂ©ussite dâune famille de migrants. Son regard croise, sans gĂȘne, plutĂŽt avec compassion, celui dâun homme dĂ©figurĂ© dans un incendie. Il en est si heureux quâil se prend de passion et la veut pour lui. Il lâenlĂšve et la tient prisonniĂšre pendant des annĂ©es. AveuglĂ© par le dĂ©sir, il la viole tout en essayant de se faire aimer. Quand elle pourra sâĂ©chapper, elle nâest plus la mĂȘme et son monde a changĂ©.    Carole Zalberg (Ă la trace, NB mars 2016) raconte Ă deux voix â celle de la victime et celle du bourreau â la dĂ©tention dâune jeune adolescente, ses rĂȘves brisĂ©s, la vie de sa famille bouleversĂ©e par un homme en quĂȘte de reconnaissance. Elle dĂ©crit la rĂ©sistance, puis la soumission, les souvenirs qui sâeffacent. Ă ce rĂ©cit de lâenfermement, sâajoutent des fragments de texte sur le terrible sort fait aux femmes, les disparus de Ciudad Juarez et surtout les femmes yĂ©zidies « des denrĂ©es Ă partager⊠dont on peut disposer Ă volonté ». Le livre, Ă©crit avec une simplicitĂ© touchante, sans dramatisation, rend dâautant plus efficace ce plaidoyer convaincant en faveur des droits des femmes. (C.-M.M. et M.Bo.)
Je dansais
ZALBERG Carole