Tiré d’un poème d’Aragon, ce titre résume parfaitement le livre qui montre Jean d’Ormesson comparaître devant le tribunal de son Sur-Moi où, durant ce procès, il est amené à justifier son existence en parlant de sa vie, de ses rencontres, de l’importance de ses traditions familiales… C’est un prétexte pour discourir sur le temps qui passe, le rôle de l’étonnement et de l’admiration dans sa vie, sa collaboration à l’UNESCO ou au Figaro, ses activités multiples et variées. Tout cela le conduit logiquement à s’interroger sur l’existence d’une puissance supérieure qui, pour quelqu’un se définissant comme « catholique agnostique », se rapproche le plus de Dieu. Le procédé de se faire comparaître devant un tribunal, devant son Moi qu’il affuble d’adjectifs variés, est bien artificiel, et bon nombre des anecdotes ont déjà été racontées dans des livres précédents (Un jour je m’en irai sans avoir tout dit, NB novembre 2013). L’auteur reconnaît bien volontiers qu’il a toujours été privilégié et insiste avec coquetterie sur sa paresse. Le lecteur est emporté par la fluidité du style, l’optimisme béat qui se dégage du livre, et ému par son interrogation métaphysique. C’est une autobiographie assez jubilatoire. (M.S. et D.C.)
Je dirai malgré tout que cette vie est belle
ORMESSON Jean d'