Blue a perdu son père à l’âge de huit ans. À treize ans, reconnue sociopathe et schizophrène, elle rédige pour son psychiatre un journal décrivant ses hallucinations, souvenirs, rapports avec son entourage, principalement Charlie, dont elle est amoureuse et Daisy, sa mère, en conflit permanent avec elle. Celle-ci serait cocaïnomane et aurait fui la Floride pour revenir à Marlinville où sa fille est née. Les rapports de Blue avec la société, camarades de classe, amis, sont empreints de violence, d’amertume, de haine. Elle imagine un ennemi mortel, James, qui serait responsable du décès de son père. Elle projette de le tuer puis change de cible et vise Charlie, supposé la tromper… Solomonica de Winter est néerlandaise. Elle a seize ans quand elle écrit ce premier roman. Ce récit cruel, à la première personne, parle de destruction, du dégoût de soi d’une adolescente qui hurle sa douleur d’un enfermement (personnel, puis hospitalier). Bien que le diagnostic médical ne soit révélé qu’en fin de volume par un rapport détaillé du psychiatre, ce double récit inspire de la compassion, une forme de curiosité qui peut sembler malsaine, souvent répulsive. L’auteur est-elle la patiente ? Son expérience de la schizophrénie semble incontournable. (M.Bi. et F.G.)
Je m’appelle Blue
DE WINTER Solomonica