En 2043, un Ă©crivain dĂ©barque Ă lâaĂ©roport de Tirana, qu’il a quittĂ©e dans les annĂ©es quatre-vingt dix, pour une visite privĂ©e. FrappĂ© par lâaisance avec laquelle le chauffeur de taxi dâorigine chinoise parle albanais, il remonte dans son passĂ©. Pauvre immigrĂ© albanais en GrĂšce, il a dĂ©couvert, loin de tout acadĂ©misme mais sur le terrain, la langue du pays, aidĂ© par une Ă©tudiante, Europe, dont il Ă©tait tombĂ© amoureux. Il y est devenu un homme de lettres respectĂ©, Ă©crivant directement en grec. Avec des tĂ©moignages dâimmigrĂ©s comme lui, venant de tous pays et cherchant dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă se faire en GrĂšce une place au soleil et des souvenirs personnels, Gazmend Kapllani fait la part belle Ă des rĂ©flexions sur les liens que lâon tisse avec une langue Ă©trangĂšre. Les pages les plus originales sont celles quâil rĂ©serve Ă son expĂ©rience de lâapprentissage dâune nouvelle langue et le plaisir, presque sensuel, de la faire sienne. Cet opus un peu fourre-tout, Ă©crit avec humour et distanciation lorsquâil sâagit de l’auteur, frappe fort lorsquâil dĂ©nonce vigoureusement un totalitarisme et un racisme rampants en se situant dans le futur.
Je m’appelle Europe
KAPLLANI Gazmend