Je m’appelle Radar

LARSEN Reif

New-Jersey, 1975. Pendant une panne d’électricité, naît Radar, bébé noir et fils indubitable de parents blancs : père serbe, mère américaine. Angoissée et obsessionnelle, celle-ci conduit sa famille en Norvège où un collectif d’artistes scientifiques fous de robotique, d’ondes radioactives et de physique quantique fabrique d’étonnantes marionnettes. Non sans dommages, ils dépigmentent Radar, en font un être sensible, émetteur et récepteur involontaire. Entre 1992 et 2010 son père, puis lui, vont être au centre de manifestations étranges en Serbie, au Cambodge et au Congo…  Les thèmes chers à l’auteur : différence d’apparence ou de race, rôle de l’art en temps de guerre, de la créativité, se retrouvent dans ces histoires des quatre coins du monde apparemment séparées mais reliées entre elles par les savants fous et leurs spectacles de marionnettes. Infiniment poétiques, ces dernières opposent leur tendresse et leur fragilité à la brutalité des humains. Formidablement érudit (ode à Borges), l’écrivain illustre ce très long récit plein d’humour de documents vrais ou faux. Exubérant, délirant, surréaliste, ce roman parle toutes les langues et aborde tous les genres, emportant le lecteur qui, au-delà du visible et du temps, peut laisser libre cours à son imagination. (A.C. et M.-N.P.)