Son grand-père et sa grand-mère, venus d’ailleurs, ont pu entrer en France, s’y installer, travailler, sans que personne n’y trouve à redire ou ne les regarde de travers. Ils ont pu se marier librement, leur enfant est devenu français. La guerre est arrivée, le grand-père est parti défendre son nouveau pays tandis que sa famille a été prévenue des rafles. À la fin de la guerre, ils se sont tous retrouvés, saufs. La vie a repris dans un pays où l’instruction est offerte aux enfants et les soins aux malades.
Tout est dit à demi-mots et avec sobriété dans ce bel hommage que l’auteur rend à la France, pays où ses grands-parents ont immigré. On comprend au fil des pages que la famille était juive. D’où une reconnaissance aux gens qui les ont secourus. Ce n’est certainement pas un hasard si ce texte est écrit au moment où la méfiance, la haine de l’autre et l’intolérance renaissent. Les couleurs pâles, le trait original qui va à l’essentiel arrivent en parfaite complémentarité avec le récit. (A.-M. R.)