Je m’en vais voir là-bas si c’est mieux

Francesco Cataluccio, écrivain et éditeur né en 1955 dans une famille juive de Florence, étudie en Italie la philosophie, à Varsovie la littérature. Ayant appris le polonais, il participe rapidement à la prodigieuse vie intellectuelle qui irrigue l’Europe centrale, rencontre écrivains, artistes, cinéastes et restitue leurs entretiens amicaux, passant de tavernes en cimetières, de ville en ville : vingt-deux, de Florence à Drohobycz où vécut Bruno Schultz. Sans décrire longuement les lieux, il rapporte les propos, cite les textes, déroule les biographies – beaucoup de noms connus : Gombrowicz, Brodsky, Tarkovski, Wajda… beaucoup d’autres moins. Il capte les remous de l’Histoire, détaillant le massacre de Katyn, recueillant les paroles des survivants des ghettos et des camps. La mémoire de la Shoah, la troublante légende des trente-six Justes qui soutiennent le monde sous-tendent le texte. Il reconnaît sa « tendance innée à emprunter les chemins buissonniers» – ils peuvent dérouter – mais la pensée est pénétrante, l’humanité profonde et la culture d’une ampleur étonnante.