À 25 ans, il est atteint d’une maladie neurodégénérative, comme son jumeau qui s’est éloigné du foyer et vit seul à Vannes. Lui, est resté avec son père mais cherche les occasions de l’éviter, zone avec ses copains inactifs, boit et se drogue. La mère, qui a transmis le gène défectueux à ses fils, est totalement dépendante et internée. Un jour elle sort de son aphasie et répète un mot : Varsovie. Le jeune homme ne comprend pas mais décide de convaincre son frère d’emmener leur mère en Pologne, pour voir… Benoît Sourty est aussi réalisateur et scénariste, cela se sent à la construction de son roman en courts chapitres titrés, au service d’une narration factuelle très directe, peu nuancée. Au lecteur de comprendre progressivement la situation des personnages en décryptant les énigmes un peu artificielles qui guident l’intrigue. Dans son dépouillement brutal, malgré quelques naïvetés, ce roman construit un duo fraternel poignant aux prises avec la mort, avec la solitude et la nostalgie d’un avant contre laquelle les deux protagonistes s’arc-boutent douloureusement. Mais au regard de la gravité des thèmes abordés, c’est un roman inégal qui, pour s’interdire le pathos, manque parfois d’émotion. (T.R. et C.B.)
Je m’enneige
SOURTY Benoît