Je ne mangerai plus de cerises en hiver…

« J’ai entrepris, dans ce livre, ma catharsis » nous dit Alain Juppé. Le lecteur ajoutera « avec l’aide d’Isabelle ». En effet, celle-ci, son épouse des bons et surtout des mauvais jours, est omniprésente dans cette autobiographie. Dès les premières pages, c’est elle qui décrit, avec beaucoup d’émotion, le procès en correctionnelle sur les emplois fictifs du RPR. Émotion que l’on retrouve lorsque lui-même parle de ses parents, de son calvaire judiciaire, de sa période canadienne heureuse, de son impopularité. Sentiments qui deviennent subtilement teigneux lorsqu’il parle de ses confrères en politique (et fait mouche à tout coup), règle ses comptes, essaie de faire table rase du passé pour, dans les toutes dernières pages, proposer des solutions d’avenir. Ce plaidoyer qui se veut sincère, pas toujours pro domo, montre un homme qui n’entend plus jouer le rôle de « bouc émissaire » mais veut rester un bon soldat de la République, toujours « droit dans ses bottes » et disponible.