Quand son frĂšre le lui demande, l’Ă©crivain AurĂ©lien Delamare accepte de mauvaise grĂące d’aller passer le week-end seul Ă Villerville pour mettre en vente la maison familiale abandonnĂ©e aprĂšs l’installation de leurs parents dans le Midi. Ce retour sur le passĂ© ranime des souvenirs intimes douloureux : un aĂźnĂ© tyrannique, des copains harceleurs, des parents peu prĂ©sents, et pour finir une rupture amoureuse dĂ©chirante. Peu Ă peu le jeune romancier s’installe dans un isolement mĂ©lancolique propice Ă l’introspection. Les jours, les semaines passent… Comme dans Le journal intime de Benjamin Lorca (NB fĂ©vrier 2010), un Ă©crivain Ă l’approche de la quarantaine dresse le bilan en demi-teinte de son existence. On s’attache Ă ce personnage en dĂ©pit de ou Ă cause de sa faiblesse psychologique, de son manque d’indulgence envers lui-mĂȘme, et de son penchant pour la boisson. Ă l’unisson avec l’asociabilitĂ© du hĂ©ros et son engourdissement affectif progressif, la mĂ©lancolie distillĂ©e par le dĂ©cor de villĂ©giature normande en hiver est Ă©voquĂ©e avec talent. Grande est l’habiletĂ© de l’auteur qui ne nous lasse jamais avec un personnage pourtant au bord de la dĂ©pression.
Je ne retrouve personne
CATHRINE Arnaud