Je ne serai pas une femme qui pleure

VISDEI Anca

Marianne en rêvait parfois et c’est arrivé: peu après ses 18 ans; ses parents meurent dans un accident. Elle se retrouve libérée de ces ascendants trop stricts et peu aimants, qu’elle détestait souvent, mais dont elle réalise alors qu’elle les aimait. Le beau et gentil médecin de famille est tout disposé à la consoler.Ce bref monologue ne porte pas sur le deuil : malgré cet amour affirmé (en passant !,) Marianne ne manifeste pas longtemps de chagrin et aucune désorientation quand elle se retrouve seule. Sa véritable préoccupation est l’éveil de la sensualité, son éducation sentimentale et sexuelle. Elle se méfie des hommes car son père et son oncle étaient des machos infidèles, leurs épouses des « femmes qui pleurent », et sa propre expérience, entre dragueurs libidineux et lycéens maladroits et égoïstes, n’est pas satisfaisante. Son « adorable » médecin la fait changer d’avis sur l’autre sexe – pour combien de temps? Le manque d’approfondissement inhérent au format engendre un malaise, malaise du trop vite jugé, trop vite expédié, et l’héroïne (peu crédible) ne suscite aucune sympathie, méprisante et calculatrice. Malgré une écriture franche et dynamique, ce livre accumule trop d’invraisemblances et de caricatures.