Vincent Cuvellier raconte sa vie d’écrivain. Il tient à ce terme, il n’est pas un « auteur jeunesse » ! Les mots ont leur importance. Il revendique une légitimité : son travail d’écriture n’est pas de moindre qualité sous prétexte qu’il écrit pour des jeunes. Lui qui aime tant son public est resté un enfant. Il ose tout, balance entre un style écrit et un langage très familier, donne ses points de vue sur la littérature jeunesse.
Le personnage est attachant, impertinent, balayant les clichés, agaçant parfois quand il convoque le Général de Gaulle, Claude François ou Lino Ventura pour dialoguer avec eux, énervant quand il se plaint (trop) souvent de son métier précaire. Mais il est authentique ! Son témoignage donne un éclairage sur le fonctionnement de la « littérature jeunesse » d’aujourd’hui, avec des réflexions pertinentes sur les relations avec les éditeurs, les salons, les visites de classe, les critiques de presse qu’il parodie. « J’aime bien écrire vite et court, c’est mon style… ». Son livre n’est pas toujours « politiquement correct » mais c’est parfois très drôle. Et cela se lit avec plaisir. (F.E.)