La bipolarité, une maladie psychique dont on ne parle pas. Ann Heberlein, journaliste suédoise, docteur en théologie, quarante ans, mariée, trois enfants, est bipolaire – on disait naguère maniaco-dépressive. Elle dénonce, dans ce récit autobiographique, enrichi sans pédantisme de références littéraires et philosophiques, l’insupportable déni de ce mal invisible au diagnostic difficile. Elle récuse son classement dans le grand fourre-tout de la « folie ». Ni complaisance, ni apitoiement : suicidaire depuis son adolescence, elle condamne le suicide… Elle multiplie les témoignages et ses analyses font preuvent d’une profonde empathie. Mais surtout elle raconte, d’une écriture tout à la fois fiévreuse et pressée, lucide et claire, son quotidien, les nuits sans fin, les pilules parfois salvatrices, les moments d’exaltation, bien plus rares que les jours de dépression angoissante… Elle ne peut supporter l’idée de faire de ses enfants – tellement aimés – des orphelins. Écriture percutante, sans un mot inutile, aussi efficace qu’une gifle qui réveille. Douloureuse, bouleversante et – mariage incroyablement réussi – pleine d’humour.
Je ne veux pas mourir, je veux en finir avec la vie : expérience bipolaire et suicide
HEBERLEIN Ann