Je préfère qu’ils me croient mort

KALOUAZ Ahmed

Sur les bords du Niger, les jeunes Maliens vivent et rêvent foot, proies idéales pour de prétendus recruteurs sans foi ni loi. La tribu de Kouani se saigne aux quatre veines et voilà l’adolescent de 14 ans envolé pour la France avec un aller simple pour la galère. Au pays des illusions perdues, Kouani et ses « co-victimes » vont de désenchantements en misère en passant par la case sans-papiers. Une seule chose, au tréfonds de lui-même, demeure inexplicablement ancré : l’espoir.

Toute ressemblance avec la réalité n’est ni fortuite ni gratuite. Cette histoire est un réquisitoire vibrant et émouvant contre l’exploitation éhontée de la crédulité et l’amoralité sans limite d’une nouvelle forme de colonialisme. La note optimiste est donnée par les coups de mains efficaces et toujours désintéressés de quelques braves gens solidaires au grand coeur, qui savent et comprennent parce qu’eux aussi partagent un sort peu reluisant. L’amitié aussi joue un rôle important et met des notes de couleurs là où l’obscurité paraît prête à tout engloutir.