Je reste roi d’Espagne

José Maria Arregui, ex policier, est détectice privé à Madrid. Un vrai, buveur de bourbon, prompt aux coups de poing, et avec sur le coeur la mort de sa femme, dont il se sent coupable. Pas du genre à se laisser impressionner par un riche visiteur qui veut l’acheter avec des liasses de billets. Ni à se précipiter pour obéir à la requête du ministre : retrouver le roi, disparu depuis quelques jours. Mais Arregui a besoin de vacances. À Estoril, au Portugal, grâce à un flair exceptionnel, il tombe sur le monarque en fugue et réalise vite qu’il n’est pas seul à le rechercher.

L’histoire commence comme un policier classique, puis bifurque avec humour et poésie sur une cavale mouvementée où le détective et Sa Majesté enchaînent des aventures et des rencontres aussi improbables que burlesques dans une Espagne hors du temps. Elle redevient plus traditionnelle dans la troisième partie, en conservant une touche de fantaisie, et en continuant à défaire l’image du privé exemplaire. L’auteur (Nager sans se mouiller, NB novembre 2010) surprend et séduit par l’originalité de son ton et de ses personnages, le plus prestigieux en tête : un roi qui retrouve son âme d’enfant, excité par l’aventure, compagnon jovial, à la bonne humeur inaltérable. Un polar aussi atypique qu’attachant.