Je suis corse et je n’en suis plus fier.

PAOLI Paul-François

Face au clivage entre les Corses qui se sentent « évidemment français » et ceux qui, actuellement, se considèrent comme des « Français malgré eux », l’auteur rappelle l’attachement des Corses à la France, « à travers le prisme impérial » : celui du second Empire, puis de l’Empire colonial et… du gaullisme, héritier d’une certaine forme de bonapartisme. Mais l’ébranlement des valeurs de référence, notamment l’honneur et l’hospitalité, par la modernité ont amené les nationalistes à ériger la culture corse et le leitmotiv de l’identité en fondements idéologiques d’une « corsité » artificielle prétendument victime d’un État supposé « colonial ». Au vu des exigences renouvelées, des provocations, violences et attentats criminels, s’est développé en France continentale un sentiment anticorse qui incline l’auteur à un retrait que traduit le titre.

 

Ce petit livre courageux et alerte analyse clairement l’évolution de la Corse et conclut lucidement en se demandant si les tensions actuelles ne seraient pas un aspect particulier d’une France affaiblie, en proie au doute, qui refuse d’assumer son passé historique, notamment colonial, et l’aventure collective qui a été la sienne, dans son intégralité.