Les pinsons font tant de bruit toute la journée qu’il est impossible de réfléchir. Et c’est tous les jours pareil sauf quand la bête arrive, alors chacun s’envole. Pourtant une nuit, Henri Pinson se met à réfléchir, il est le premier pinson à penser ; au matin, il décide de plonger dans la gueule de leur prédateur ; il est vraiment quelqu’un puisque c’est sa décision. Dans le ventre de la bête, il écoute ses pensées, puis entend celles de la bête ; il décide de les modifier. Ainsi il l’amène à ouvrir sa gueule pour qu’il puisse ressortir. Le « je pense donc je suis » de Descartes n’est pas facile à faire comprendre aux petits. Les pensées d’Henri Pinson, noir sur blanc ou blanc sur fond noir (dans le ventre de la bête), représentées sous forme de texte et petits dessins dans des bulles, ne sont pas évidentes à comprendre. Assez séduisant, le graphisme sobre, expressif, empreintes de doigt orange pour le corps des pinsons, aquarelle verte pour celui de la bête, se détache sur un fond blanc. Cet album à regarder avec un adulte est sans doute trop ambitieux pour l’âge visé, suggérant des notions d’individuation et de libre-arbitre. Intéressera-t-il ? (M.-J.C.)
Je suis Henri Pinson
DEACON Alexis, SCHWARZ Viviane