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Biographe experte (Cf. Aglaé, N.B. jan. 2003), Françoise Wagener voue à Louise de Vilmorin une admiration inconditionnelle. Ce n’est pas gênant. La ferveur soulève sa plume légère, qui calligraphie, détaille menu, détoure les facettes d’un parcours étincelant. On en connaît les étapes : écrivain, poète, issue d’une lignée célèbre, Louise, fragile de naissance, fit de sa vie une oeuvre aussi poétique, brillante et gracieusement mélancolique que ses écrits. Mariée deux fois, elle eut beaucoup d’admirateurs et quelques amants -dont André Malraux-, régnant après-guerre dans son salon bleu de Verrières sur le tout-Paris élégant, intelligent et titré (ou riche). Elle voyagea beaucoup d’un château l’autre, conduisant amitiés et amours avec l’élégance légère que peuvent procurer un grand nom et la parentèle afférente, une garde-robe signée Lanvin ou Dior et une fortune alimentée par son travail et la générosité de ses amis. Résumés et citations font connaître son oeuvre, des extraits de correspondance illustrent sa fantaisie et son esprit. Tout cela très documenté, très mondain, presque trop. Mais une atmosphère précieuse, aux derniers éclats des siècles passés, et une femme exquise ressuscitent, d’autant mieux évoquées.