Je suis une vieille coco

À la veille d’élections en Roumanie, dix ans après la chute du communisme, Emilia, la narratrice, est incitée par sa fille, émigrée au Canada, à voter pour la démocratie. Elle revit alors tout son passé. Née de paysans pauvres, elle exècre la campagne et rêve d’habiter en ville et de travailler en usine. Elle réalise rapidement son voeu et la voici financièrement de plus en plus à l’aise : machine à laver, téléviseur, voyages. À l’atelier, elle a de bons chefs, de sympathiques camarades, de joyeux moments de détente. Mais les temps ont bien changé : certains vivent dans l’opulence tandis qu’une grande partie de la population, ruinée par l’inflation, connaît la pauvreté. Elle réalise, amère, que la liberté de revendiquer s’avère inutile quand personne n’est là pour écouter. Certaine d’avoir été heureuse, Emilia se demande si elle en avait le droit quand tant d’autres souffraient. Cette question qui la trouble rejoint celle au coeur du roman : comment éprouver de la nostalgie pour un régime totalitaire ? Un sujet grave traité sur un ton familier, parfois naïf, mais avec humour.