Jean-Marie Roughol, quarante-sept ans, est SDF depuis vingt ans. AidĂ© par Jean-Louis DebrĂ©, il dĂ©crit les galĂšres, les bagarres, les nuits alcoolisĂ©es, mais aussi lâassistance des bĂ©nĂ©voles, lâentraide et lâamitiĂ© avec certains compagnons. Il Ă©voque les « pĂšlerins » ou clients : les hargneux, les agressifs, les peureux, les radins, les gĂ©nĂ©reux, cĂ©lĂšbres ou anonymes quâil croise dans les beaux quartiers et auxquels il distribue bonnes ou mauvaises notes. Il a toujours Ă©tĂ© clochard, subsistant grĂące Ă la « tape » quâil considĂšre comme un travail avec des horaires et des emplacements prĂ©cis. AprĂšs une enfance cabossĂ©e, il a eu par moments un emploi fixe, un domicile, des femmes, des enfants, mais il nâa jamais supportĂ© longtemps le manque de libertĂ© et ce quâil aime vraiment câest la rue, malgrĂ© de grands moments de solitude. Quelque peu brouillonne et rĂ©pĂ©titive, cette autobiographie a le mĂ©rite de donner la parole Ă lâun de ces hommes qui vivent en marge de la sociĂ©tĂ© souvent indiffĂ©rente. (M.-F.C. et M.S.-A.)
Je tape la manche : une vie dans la rue
ROUGHOL Jean-Marie, DEBRĂ Jean-Louis