Une maman parle à son enfant. Elle lui explique que, s’il venait un jour à changer vraiment, elle le reconnaîtrait toujours. Même s’il devient rhinocéros lors d’une promenade au zoo, renard dans un champ de blé, dromadaire bougon au bord d’une oasis, ourson virevoltant sur une patinoire… Et tant d’autres animaux encore, inspirés, en réalité, des doudous qui entourent l‘enfant dans son lit : Mon coeur est ta maison, conclut-elle.
Dans un style hyperréaliste américain très esthétisant, les illustrations en pleine page intègrent des photos d’animaux et de personnages humains dans de vastes décors travaillés en couleurs vives. On retrouve sur chaque image la présence plus ou moins proche de la mère, toujours visible grâce à un élément vestimentaire rouge. Elle veille sur son enfant : elle le laisse libre d’être un autre lui-même, tout en le protégeant de son regard attentif. Une belle relation mère/enfant servie par un texte court et des scènes imaginaires dont l’aspect images de synthèse parfois kitsch souffre d’un manque d’affectivité et peut déconcerter.