Leur grand Ăąge cabossĂ© est leur dĂ©nominateur commun avec lâenvie quâils ont eu de participer Ă lâatelier dâĂ©criture que Blanche, lâanimatrice, vient dâouvrir dans leur maison de retraite. La jeune femme escamote sa propre histoire mais elle sâest mis en tĂȘte de rĂ©veiller chez eux un dĂ©sir, une ardeur, un souvenir incandescent. Et ce sont eux qui, ragaillardis, lâemmĂšnent, otage indulgente ou complice, dans une rocambolesque fugue Ă la recherche du temps passĂ©. Le passĂ© Ă©tait dĂ©jĂ le personnage principal de Bazar Magyar (NB septembre 2006), premier livre de Viviane Chocas. Dans le cas prĂ©sent, le lecteur est dâemblĂ©e surpris et plutĂŽt captivĂ© par le rythme des phrases. Les dialogues omniprĂ©sents sont curieusement traitĂ©s en apartĂ©s, comme une rumination intĂ©rieure ou un monologue ressassĂ©. On sâattache Ă ces papis et mamies frondeurs, silhouettes dĂ©formĂ©es et fragiles aux rĂȘves intemporels, muselĂ©s, gagnĂ©s soudain par lâappel du grand large. Dans cette fiction inventive la tendresse le dispute Ă la cocasserie.
Je vais beaucoup mieux que mes copains morts
CHOCAS Viviane