Je viens de m’échapper du ciel

Poe est un homme fantasque, sans autre désir que de rêver à la serveuse Lola, d’accompagner ses amis dans leurs plans foireux et de survivre dans un monde de colombes et d’anges. Un jour, il regarde le ciel avec le barbu fou, allongé sur la route, au risque de se faire écraser. Puis c’est Harly qu’il suit dans une banque pour ouvrir un compte avec l’argent volé quelques jours auparavant. Il rencontre ensuite un gros salaud qui compare sa femme, soumise, belle dans ses voiles qui flottent au vent, à Lola. Ajoutons le hold-up minable et enfin la rencontre onirique et amoureuse avec l’« artiste », un ange qui contrairement à l’adage, possède un vrai sexe.  Voilà ! Bienheureux le lecteur qui s’y retrouve dans ce scénario bizarre, à la limite de l’incohérence. Plusieurs lectures ne suffisent pas pour en saisir tout le sens. C’est plutôt le dessin, fait d’encrages profonds sur du blanc éclatant, qui apporte une certaine poésie. Au-delà de la violence des visages d’hommes souvent laids et de contrastes puissants, apparaissent de magnifiques séquences mettant en scène les femmes ou un enfant. Bonne découverte. (Y.H. et E.B.)