ĂlĂšve de son pĂšre instituteur en Aveyron, ClĂ©mence a huit ans. Ses parents Ă la relation fusionnelle dĂ©posent lâenfant dans une bulle dâamour lumineux et total ; sây glissent une grand-mĂšre trĂšs prĂ©sente, un ami cher, lâobservation quotidienne de la nature et des vacances Ă la mer. Un jour, cette enfance tendre et protĂ©gĂ©e sâengloutit avec ClĂ©mence. DĂ©bute lâabsenceâŠÂ  ClĂ©mence raconte son histoire. On entend les souvenirs dâun bonheur lisse et intense, ponctuĂ©s de regards si matures renvoyĂ©s dâun inadmissible au-delĂ (« dâoutre-enfance »), dâun futur Ă©nigmatique (tout comme le titre du roman) oĂč lâhĂ©roĂŻne se redessine. Avec une grande habiletĂ© de construction, la grĂące dâune Ă©criture poĂ©tique aux images subtiles, originales, lâauteur (Les hommes meurent, les femmes vieillissent, NB septembre 2014) situe la narratrice dans une temporalitĂ© fluctuante, mystĂ©rieuse, ressentie par le lecteur : oĂč est ClĂ©mence ? Le drame se devine, entraĂźnant lâimpossibilitĂ© du deuil, lâenvahissante prĂ©sence de lâabsence. Et dans le monde des vivants â celui du dĂ©sir, de la sexualitĂ©, dâune jeunesse Ă©ternelle convoitĂ©e â seul le bonheur de lâinstant parfait, source de toute richesse, mĂ©rite mĂ©moire. Un trĂšs beau roman intimiste, poignant, profond. (A.C. et B.T.)
Je voudrais que la nuit me prenne
DESESQUELLES Isabelle