Au XVIIe siècle, dans un couvent, Jeanne, encore dans l’adolescence, vient d’accoucher d’un garçon, enfant désiré et fruit de ses amours avec Pierre. Lorsqu’on lui annonce la mort du nouveau-né, elle pressent le mensonge au plus profond d’elle-même. Depuis que son père l’a éloignée de l’amour de sa vie, la jeune femme ne fait plus confiance à personne, encore moins aux bonnes sœurs acariâtres et maltraitantes. Cependant, Jeanne a beau être seule et souffrir, sa soif de liberté est telle qu’elle parvient à s’échapper. C’est le début d’une vengeance obstinée envers ce « faux » père et contre tout obstacle qui entrave ses retrouvailles avec amant et enfant…
Avec sa couverture jaune éclaboussée de rouge, un visage féminin déterminé et des armes blanches au centre, le roman s’ouvre en clin d’œil au film Kill Bill de Quentin Tarantino. La couleur du récit est annoncée : la vengeance d’une femme blessée en sera le fil rouge sang. Hervé Giraud accompagne son héroïne au plus près, dans un style énergique et énervé. L’humour n’est jamais loin et fusionne des genres divers : cape et épée, roman d’apprentissage et récit de vengeance. Toutefois, les personnages restent enfermés dans des attitudes unidimensionnelles avec des bons très bons et des méchants vraiment méchants. Dommage pour un récit qui célèbre l’anti-conformisme. Il n’en reste pas moins un divertissement plutôt sympathique, moins téméraire que son héroïne. (P.E. et J.J.)