Bien des thèmes s’entrecroisent ici : celui du sacrifice consenti, celui de l’altermondialisme, et aussi Alexandre Dumas, Rome, Haïti, accompagnés d’une touche d’homosexualité comme dans La course à l’abîme (N.B. mars 2003). Fabrice Jaloux, apprenant la trahison de son père pro-franquiste, part en Haïti avec une mission humanitaire, sponsorisée par un affairiste suisse. Il compte aussi étayer sa thèse : « Répercussions, dans l’oeuvre d’Alexandre Dumas, de ses origines haïtiennes. » Avec un groupe de jeunes, il découvre la réalité complexe de l’île, faite de gaîté et de résignation face à un pouvoir inefficace et corrompu. Faut-il faire dans ce paradis naturel un complexe hôtelier susceptible de mettre en valeur la côte, transformant les miséreux d’hier en “larbins de l’Occident” ? Le drame se noue progressivement, conduisant à une issue fatale.
On retrouve le style élégant et la culture de l’auteur, son art de dépeindre subtilement des personnages et une situation, ainsi que toute l’ambivalence des sentiments humains.