Jeumagik est une sorte de grand jeu de l’oie dont le plateau est orné d’un jardin en son centre, bordé de motifs géométriques. Selon le dessin, le joueur avance, recule ou reste arrêté. Le roi, vrai dictateur qui prend en otage les enfants des animaux qui se révoltent, a la ferme intention de gagner la partie, quitte à tricher. Mais chaque fois qu’il enfreint la règle, « trois notes » se font entendre et ébranlent sa toute puissance. Les trois notes viennent de la lyre d’Orphée et l’histoire fait référence à une mosaïque romaine découverte à Arles : Orphée charmant les animaux.
Le texte n’est pas très accrocheur et le terme « trois notes » n’est pas le mieux choisi dans le domaine du merveilleux pour évoquer un sortilège, même si l’intérêt est de créer un mystère. Mais la fiction intègre bien les éléments de la mosaïque et les illustrations peignent avec talent les animaux présents autour d’Orphée. Le jeu, lui, rend attentif à la forme des motifs de la bordure.