Jeux de miroir (Dickens & Dickens ; 2)

Dickens, l’écrivain rencontre son double. Autant Charles est bien sous tous rapports, introduit à Buckingham et dirigeant le très respecté journal Household Words, autant son double est déluré, drôle et «canaille ». Mais Dickens commence à trouver son double envahissant quand il s’aperçoit qu’il lui vole sa vie bien à sa façon, en emmenant sa femme au septième ciel, en convainquant le comité de direction du journal de lancer un grand reportage sur la prostitution avec enquête sur le terrain. Pendant ce temps, Charles doit prendre la place de Charlie pour faire disparaître un macchabée mort d’overdose dans une fumerie d’opium, découvrir le monde des courtisanes, de la douce Weng Ti et autres basses oeuvres. Les destins de Charles et Charlie semblent liés à la vie à la mort.  Ce jeu de miroirs entre Charles Dickens et son double, sorti de l’imagination fertile de Rodolphe, compose une comédie fantasque et savoureuse. Ainsi l’Angleterre victorienne est brocardée, le côté corseté de la bonne société étant opposé à la paillardise des bas fonds. Le graphisme de Gripho est riche et gourmand. Dommage que ce deuxième opus clôture déjà cette pocharde friponne. (D.L. et V.L.)