Polytechnicien nĂ© en 1852, Joffre dĂ©veloppe outre-mer ses talents dâorganisateur. Devenu chef dâĂ©tat-major dĂšs 1911, il rĂ©nove une armĂ©e dĂ©pourvue de formation adĂ©quate et dâĂ©quipements modernes. Manquant de soutien, les nominations Ă©tant politiques, il peine ensuite Ă affronter lâexcellence allemande. Finalement, il structure lâensemble des opĂ©rations pour gagner, en septembre 1914, la bataille de la Marne. Critiques, rivalitĂ©s, guĂ©rillas avec les gouvernants sâaccumulent ; les Ă©checs de la Somme et la tragĂ©die de Verdun prĂ©cipitent son limogeage (fin 1916). NommĂ© marĂ©chal, il est envoyĂ© aux Ătats-Unis pour lancer la coopĂ©ration avec lâarmĂ©e amĂ©ricaine. Il meurt en 1931. Officier supĂ©rieur, spĂ©cialiste de la Grande Guerre, RĂ©my Porte prĂ©sente un personnage controversĂ© de façon complĂšte et impartiale et admire les incontestables qualitĂ©s du chef et son souci des hommes, alors que dâaucuns lui imputent les pertes humaines considĂ©rables. Admettant un bilan mitigĂ©, l’auteur attribue Ă des erreurs de prĂ©vision et Ă des rĂ©ticences multiples les revers initiaux. Il souligne les dĂ©mĂȘlĂ©s politiques dus aux interventions intempestives ou haineuses des parlementaires de gauche, retardant ou annulant des dĂ©cisions militaires. On regrette lâabsence de toute carte ou schĂ©ma des opĂ©rations⊠Un portrait psychologique fouillĂ© et prĂ©cis, objectif, obligeant Ă la rĂ©flexion sur une Ă©poque dramatique.
Joffre
PORTE RĂ©my