Après une jeunesse mouvementée – il fut séminariste puis terroriste et agent double –, Staline devient un fidèle de Lénine. Homme de l’ombre pendant la révolution d’Octobre, il est nommé en 1922 Secrétaire général du Parti et patron de la police. Il n’a de cesse d’éliminer par la violence, après des simulacres de procès, tous les opposants potentiels : paysans, ecclésiastiques, ingénieurs, intellectuels, anciens bolcheviks, membres de sa famille… Les exécutés ou déportés dans des camps après des aveux extorqués se comptent par millions auxquels s’ajoutent les morts de famine et les tués de la seconde guerre mondiale. À la mort de Staline en 1953, la population russe est décimée.
L’historien Edvard Radzinski, auteur des biographies de Nicolas II et Alexandre II, trace un portrait sans concession de Staline (alias Sosso et Kouba). Son travail est étayé par divers documents, tirés notamment de fonds d’archives non exploités jusqu’à ce jour. Ceux-ci ne permettant d’ailleurs pas de résoudre certaines énigmes autrement que par des conjectures. Même si la période de la seconde guerre mondiale est rapidement traitée, ce document très détaillé et passionnant permet de (re)découvrir la véritable personnalité de Staline : un dictateur retors, cynique et sanguinaire.