Jouer aux fantômes

LÉVY Didier, BOUGAEVA Sonja

Chaque jour maman lui recommande de ne pas faire de bruit ni allumer la lumière… Ils jouent aux fantômes et chaque soir recommencent à une nouvelle adresse. Très tôt le matin, dès que sa mère part travailler, l’enfant, grimpé dans le marronnier, attend l’ouverture de l’école. Après la classe il ira travailler au chaud à la bibliothèque. Le narrateur, l’enfant, raconte avec beaucoup de simplicité sa vie depuis leur expulsion de la rue des Cascades. Sans effets ni grands mots, ce texte court décrit le quotidien émouvant d’une cellule monoparentale dans une situation fragile, sans soutien familial ou financier. Dans un décor urbain aux dégradés bleu/vert réfrigérants, deux petites silhouettes trottent dans des rues désertes, image de la solitude et la détresse des sans-logis. Dans les portraits en gros plans, derrière la tendresse des regards échangés, se cache aussi la peur du lendemain, celle d’être séparés. Un album très touchant qui soulève l’émotion. Écrit dans le but de sensibiliser aux conditions de logement de travailleurs précaires, un euro par livre est reversé à la Fondation Abbé Pierre. (A.T.)