Un paquebot fatigué tombe en panne avec trois mille personnes à bord lors d’une croisière de cinq jours dans les Caraïbes. De plus en plus délabré, privé d’électricité et sans aucun contact avec le reste du monde, il dérive et le commandant semble absent. Une épidémie de gastro-entérite transforme le bateau en un innommable cloaque tandis que des fantômes – ou des hallucinations – surgissent dans les couloirs et les salles de bain. Or une conférencière invitée, médium célèbre et manipulatrice qui étend son emprise sur de fervents adeptes, semble savoir beaucoup de choses. Ce récit catastrophe évoque bien l’angoisse de passagers pris au piège d’une forteresse maritime où des forces occultes finissent par provoquer une panique irrationnelle. Sarah Lotz reprend plusieurs thèmes de Trois (NB septembre 2014) : enfant mystérieux réincarné, morts qui envoient des messages, culpabilité. Mais en dépit d’une écriture simple, efficace, menée tambour battant, trop de personnages créent la confusion, chacun représentant une facette d’une société hétéroclite, obligée de cohabiter quelques jours ou quelques mois. Presque tous ont de lourds secrets, dévoilés peu à peu. Le dénouement compliqué, interprétable de multiples façons, déçoit après un trop long suspense. Mais on peut marcher… (M.Bi. et M.-C.A.)
Jour quatre
LOTZ Sarah