Un Juif allemand rescapĂ© d’Auschwitz s’exile au BrĂ©sil aprĂšs la guerre. MalgrĂ© un mariage et une intĂ©gration rĂ©ussis, ses souvenirs restent obsĂ©dants. Le passĂ© pĂšse aussi lourdement sur son fils. Le petit-fils, qui tente de se rebeller contre cette fatalitĂ©, finit par la subir lui aussi, dâautant quâil reste profondĂ©ment marquĂ© par le souvenir d’une brimade tragique infligĂ©e Ă un camarade d’Ă©cole qui a failli y laisser la vie. Il sombre dans l’alcoolisme avant de se reconstruire sur les dĂ©combres de son passĂ©. Ce premier roman traduit en français de Michel Laub, journaliste et Ă©crivain brĂ©silien, nĂ© en 1973, a des accents fortement autobiographiques. Sous une forme un peu dĂ©routante, il traite des rĂ©percussions de la Shoah sur la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration d’une famille Ă . Il dĂ©montre Ă quel point les dĂ©gĂąts psychologiques peuvent atteindre mĂȘme celui-ci qui est animĂ© d’une volontĂ© de dĂ©ni de. Le constat, dur, fait allusion à « l’inviabilitĂ© de l’expĂ©rience humaine ». Bien que reprenant un thĂšme un peu rebattu, il reste intĂ©ressant par le cĂŽtĂ© vivant du rĂ©cit, et dĂ©bouche sur une note dâespoir.
Journal de la chute
LAUB Michel