Florence, 3 novembre 1966. L’Arno déborde de son lit et envahit la ville sous l’oeil éberlué et consterné des Florentins. En quelques heures, le centre historique est submergé. Le fleuve court et ravage tout sur son passage, inonde rues, places, maisons, églises et palais somptueux. Les voitures sont emportées, les collections inestimables de livres anciens baignent dans l’eau, les tableaux de maîtres flottent, les fresques sont imbibées. L’eau monte à plus de quatre mètres cinquante ! Kathrine Kressmann Taylor (Inconnu à cette adresse, NB août-septembre 1999) a pris sa retraite de professeur à l’Université de Gettysburg et vit à Florence. Témoin “privilégié” de ces journées de folie et des efforts des Florentins pour nettoyer cette boue noire et gluante, elle dit sa grande admiration pour cette population qui jamais ne se plaint et tâche de se reconstruire. Elle raconte l’immense élan international qui s’est tourné vers Florence : étudiants du monde entier venus frotter, gratter, sauver les oeuvres d’art, fonds dégagés, particulièrement par les pays anglo-saxons, et travail formidable des conservateurs et restaurateurs. Son écriture raffinée est pleine d’émotion lorsqu’elle décrit les trésors d’une ville qu’elle aime. Qui veut visiter Florence devrait lire ce journal érudit et passionné.
Journal de l’année du désastre
TAYLOR Kressmann