AprĂšs le premier tome de son journal qui rĂ©vĂ©lait le mode dâattribution des prix littĂ©raires â ce qui lui a valu son exclusion du jury Femina â et le second tome dont sa vĂ©ritĂ© sur son Ă©poux Jean-Jacques Servan-Schreiber avait suscitĂ© quelques inimitiĂ©s (dixit lâauteur elle-mĂȘme), voici le troisiĂšme tome.
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On se rĂ©jouit Ă lâavance dâavoir le point de vue dâune femme qui a cĂŽtoyĂ© autant de personnalitĂ©s, dâĂ©crivains, qui a traversĂ© de 1962 Ă 2009 une pĂ©riode fertile en bouleversements de sociĂ©tĂ© : libĂ©ration des femmes, de la sexualitĂ©, prĂ©sence des femmes dans la politique et le monde du travail, etc. Et on est déçu : les hommes, nombreux, quâelle a rencontrĂ©s sont dissimulĂ©s sous des initiales, les grands Ă©vĂ©nements dont elle a Ă©tĂ© tĂ©moin sâeffacent devant ses Ă©tats dâĂąme. Sa relative solitude, sa boulimie dâĂ©criture, sa psychanalyse, son dĂ©sir dâamour ont Ă©tĂ© largement dĂ©crits dans son abondante production littĂ©raire. Ce journal narcissique peut-il ĂȘtre une thĂ©rapie ? « JâĂ©cris pour oublier » dit-elle. Oublier, c’est ce que l’on fait le livre aussitĂŽt refermĂ©.