NĂ© en 1886 dans une famille de rabbins, Yitzhak Katzenelson vit Ă Lodz en Pologne. Enseignant, poĂšte, ralliĂ© au sionisme, il est une figure importante de l’intelligentsia juive. AprĂšs l’invasion allemande en 1939, il gagne Varsovie. Sa femme et deux de ses fils disparaissent Ă la liquidation du ghetto en 1942. GrĂące Ă de faux papiers, il est internĂ© en 1943 Ă Vittel, un camp pour ressortissants Ă©trangers que les Allemands retiennent comme Ă©ventuelle monnaie d’Ă©change. En avril 1944 les Juifs de Vittel partent pour les fours crĂ©matoires… ĂditĂ© en IsraĂ«l en 1949, ce « journal », Ă©crit de mars Ă septembre 1943, retrouvĂ© aprĂšs la guerre, n’est pas une chronologie de cette pĂ©riode. Rassemblant ses souvenirs et ses rĂ©flexions, Yitzhak Katzenelson veut laisser un tĂ©moignage sur le sort des communautĂ©s juives, leurs erreurs de comportement et l’avenir offert par le sionisme « car tout doit ĂȘtre racontĂ© ». L’auteur laisse Ă©clater sa haine des Allemands et stigmatise avec virulence ceux qui ne veulent pas voir ce qui se passe. Un document âcoup de poingâ oĂč le lyrisme mordant de l’Ă©criture traduit, avec une rare pertinence, la rĂ©volte et la souffrance d’un homme. (D.A. et A.-M.D.)
Journal du camp de Vittel
KATZENELSON Yirzhak