Parce que sa femme lui a demandé : « Qu’est-ce-que c’est que ce silence ? », Simon se réfugie dans le mutisme et s’isole dans leur petite maison normande. Comme s’il était tombé dans une brèche où le poids du passé l’empêche de vivre, de communiquer. En tenant son journal, il sonde son malaise. La résilience passe par le retour progressif à la parole. Grâce au regard porté sur les autres dans la vie quotidienne, la musique, les lettres qu’il finit par ouvrir auxquelles il répond enfin, et deux rencontres avec des homosexuels en résonance avec sa fragilité. L’écrivain Michel Manière (Une maison dans la nuit, NB juillet 2007) anime des ateliers d’écriture et met souvent en scène des personnages en crise. Il faut six cahiers et sept mois au narrateur de ce récit insolite pour qu’il découvre aimer encore la vie…et sa femme, malgré un deuil douloureux. Ce monologue fait allusion au passé de manière elliptique, sans pathos. Il trace un chemin qui transforme un homme au mitan de sa vie, interroge le lecteur sur le rôle du silence, et de l’écriture qui permet l’introspection et nous relie aux autres. Un peu étiré mais intéressant. (L.G. et L.D.)
Journal d’un silence
MANIÈRE Michel