Fille d’un opposant au régime, Nina Lougovskaïa a écrit son journal entre 1932 et 1936, soit de quatorze à dix-huit ans. Saisis par le KGB qui en a souligné les passages jugés subversifs, ces trois cahiers ont valu à Nina et à sa famille douze ans de goulag. Elle y a noté au jour le jour non seulement ses premières amours et ses engouements littéraires mais son mépris pour Staline et les bolcheviks et sa soif de liberté. Intelligente, frondeuse, d’une nature très entière, elle fait preuve, à travers son évocation de la vie quotidienne familiale et scolaire à Moscou, d’une étonnante maturité politique qui contraste avec son hypersensibilité d’adolescente, ses innombrables émois amoureux, ses désespoirs et sa soif d’affection sur lesquels elle s’attarde complaisamment. Dommage que ces quelques longueurs et un style un peu plat nuisent à l’intérêt documentaire de cet exceptionnel témoignage sur l’enfer vécu par les Moscovites à l’époque stalinienne.
Journal d’une écolière soviétique.
LOUGOVSKAIA Nina